Les défis de la politique monétaire et le marché immobilier

Philipp Hildebrand, président de la Direction générale

Journée de l'économie tessinoise, Lugano, 28.10.2010

La Banque nationale adresse depuis un certain temps des mises en garde concernant des évolutions préoccupantes sur le marché immobilier. Certes, il n’existe actuellement aucune raison de céder à la panique, mais il n’y a pas lieu non plus de mettre fin à l’alerte. La hausse des prix durant ces dernières années semble pouvoir s’expliquer par des facteurs fondamentaux, à quelques exceptions près. Ces exceptions constituent toutefois des signaux d’alerte.

Les risques sur lesquels nous attirons l’attention depuis quelques temps découlent, en premier lieu, de l’octroi de prêts hypothécaires. Les taux d’intérêt sont aujourd’hui à un niveau historiquement très bas. Par ailleurs, la concurrence est vive sur le marché hypothécaire. C’est pourquoi toutes les parties devraient accorder la plus grande attention aux indices de laxisme dans l’octroi de crédits.

La Banque nationale va donc suivre attentivement les développements futurs sur le marché hypothécaire, en étroite collaboration avec la FINMA et les banques. Au besoin, les autorités n’hésiteront pas à prendre des mesures de correction ciblées. La Banque nationale examinera en outre la possibilité d’adopter des mesures d’ordre macroprudentiel, en complément de la politique monétaire. La politique monétaire reste axée sur le maintien de la stabilité des prix dans notre pays.

Nous assumons tous une responsabilité commune. La Suisse a traversé, mieux que de nombreux pays, la plus grave crise économique et financière mondiale de l’après-guerre. Et, malgré les difficultés endurées, la situation actuelle se présente sous de bons auspices. Il serait par conséquent très regrettable de mettre en péril ces conditions favorables par des agissements irresponsables sur le marché hypothécaire.