Politique monétaire: situation et évolution

Niklaus Blattner, vice-président de la Direction générale

Conférence des directeurs et chefs d'entreprises, Economiesuisse, Zurich, 19.08.2003

Une reprise de la conjoncture en Suisse présuppose une amélioration de la situation économique à l'étranger. Les perspectives d'une telle reprise se sont récemment améliorées. La prudence reste cependant de rigueur, les indicateurs n'émettant pas encore des signaux très clairs. En Suisse, les indices d'une amélioration de la situation sont rares pour le moment. Au deuxième trimestre, l'activité écononomique a probablement marqué un nouveau repli. Nous tablons sur une stabilisation durant le trimestre en cours et sur une légère reprise, peut-être dès le quatrième trimestre, mais plus vraisemblablement à partir du printemps de 2004 seulement. La confiance est revenue sur les marchés financiers internationaux. Les marchés des actions ont commencé à se redresser en mars déjà. Quant aux rendements sur les marchés des capitaux, ils augmentent depuis juin.

Les marchés ont très bien compris que, dans une phase de faiblesse de la conjoncture, nous ne laisserions pas le franc se revaloriser au point d'avoir un durcissement indésirable des conditions monétaires. Un durcissement des conditions monétaires, soit une hausse des taux d'intérêt et du taux de revalorisation du franc, est indésirable aussi longtemps qu'aucun danger inflationniste ne se dessine.

La baisse du dollar des Etats-Unis – en plus de l'euro – a été une cause de soucis. Nous comprenons les problèmes qui découlent de la faiblesse du dollar. D'un autre côté, nous tenons aux changes flottants. Les marchés des changes ont tendance à exagérer, d'où un problème en particulier lorsque les cours évoluent dans une direction indésirable sous l'angle de la politique monétaire. Dans une telle situation, la politique monétaire doit renverser la vapeur. Une politique monétaire qui serait axée directement sur la gestion du cours de change engendrerait des risques et des effets secondaires inappropriés.

La Banque nationale poursuivra sa politique actuelle. La gestion, axée sur la stabilité, des conditions monétaires est un exercice d'équilibriste. Le but doit être d'assurer la stabilité des prix tout en tenant compte des besoins de l'ensemble de l'économie. En cas de chocs venant de l'extérieur, il faut réagir de manière adéquate et ne jamais perdre de vue le long terme, c'est-à-dire les risques et les effets secondaires.