Economie et place financière suisses – Succès et nouveaux défis

Jean-Pierre Roth, président de la Direction générale

Chambre de commerce Suisse-Autriche et Liechtenstein, Vienne, 25.02.2008

En Suisse, une forte reprise reposant sur une large assise s’est amorcée au milieu de 2003. Elle s’est maintenue jusqu’à ce jour, bien que les incertitudes quant à la conjoncture se soient accrues récemment. Plusieurs facteurs confortent l’hypothèse selon laquelle les perspectives de croissance à plus long terme se sont elles aussi améliorées en Suisse. Au nombre de ceux-ci figurent l’intégration croissante de notre économie dans l’économie mondiale et l’ouverture de notre marché du travail aux ressortissants de l'UE. L’économie suisse participe à cette internationalisation par des investissements directs accrus et par un commerce extérieur en progression. En outre, la concurrence sur le marché intérieur des produits est devenue plus vive. Dans ce domaine, il reste toutefois encore beaucoup à faire, du fait notamment de l’ouverture du marché du travail aux ressortissants de l'UE.

La mondialisation et l’ouverture placent les entreprises et la politique économique face à de nouveaux défis. Nous prenons surtout conscience de ceux-ci lorsque – comme dans le cas des turbulences actuelles sur les marchés financiers internationaux – nous subissons des revers. Quand bien même les marchés monétaires ont entre-temps retrouvé un certain calme, les turbulences sur les marchés financiers n’ont pas encore cessé de produire des effets tant au niveau des établissements financiers que de l’économie mondiale.

Ainsi, après quatre années de croissance vigoureuse et de faible inflation, l’économie suisse va devoir affronter une nouvelle période difficile. Les perspectives conjoncturelles sont devenues plus incertaines du fait de ces turbulences et, simultanément, les tensions inflationnistes se sont renforcées nettement ces derniers mois – une situation peu confortable pour une banque centrale. Les acquis des années passées demeurent un élément positif, car ils ont créé les conditions d’une accélération du rythme de croisière de la croissance à plus long terme. Il s’agit encore de les améliorer pour que la Suisse reste une place économique dynamique.