La Suisse peut-elle relever avec succès les défis posés par la crise économique mondiale?

Thomas Jordan, vice-président de la Direction générale

Diskussionsveranstaltung in der Österreichischen Nationalbank, Vienne, 01.02.2011

La crise économique et financière place un grand nombre de pays devant des défis cruciaux. Quels sont ceux qui importent le plus pour la Suisse et comment peut-elle y répondre? Ils sont actuellement au nombre de trois:Premièrement, la crise a montré que des établissements financiers d’importance systémique pouvaient mettre un pays en difficulté. Pour la Suisse, qui compte justement deux grandes banques de cette catégorie actives à l’échelle internationale, il est capital de renforcer durablement la stabilité du système financier.Deuxièmement, la crise a profondément modifié le contexte économique dans lequel évolue notre pays à forte orientation internationale. Il convient tout d'abord de prendre en compte les effets de la revalorisation du franc, surtout face à l'euro que la dette souveraine de certains pays européens a poussé à la baisse. Parallèlement, la crise a encore accentué la tendance à une redistribution des rapports de force économique en faveur des pays émergents. La Suisse doit donc tout mettre en œuvre afin de rester compétitive dans ce monde en mutation.Troisièmement, la Suisse doit réagir de manière convaincante à la pression internationale exercée sur elle. Une pression qui s’est fortement accrue récemment, en particulier pour ce qui a trait à la conformité fiscale des avoirs étrangers dans les banques helvétiques. Ce sont là des défis de taille. Mais la Suisse a des atouts pour y répondre avec assurance. Il est essentiel qu’elle puisse mettre à profit les spécificités qui ont fait sa force dans le passé. Ce sont notamment (a) sa culture socio-politique fondée sur la prise en compte de tous les points de vue et sur la disposition au consensus, (b) sa capacité d’innover et sa souplesse, (c) sa stabilité politique et économique.