Sommes-nous toujours sur la voie de la croissance?

Jean-Pierre Roth, président de la Direction générale

Assemblée générale des membres de l'association d'employeurs "Industrie- und Wirtschaftsvereinigung Region Schaffhausen", Stein am Rhein, 18.03.2005

Au vu du tassement de la conjoncture au deuxième semestre de 2004 et au début de cette année se pose la question suivante: la Suisse pourra-t-elle se maintenir sur le chemin de la croissance? Jean-Pierre Roth répond par l'affirmative et table pour 2005 sur une croissance du PIB de l'ordre de 1,5%. Grâce à un environnement économique international favorable, la conjoncture devrait se redresser en Europe, ce qui aurait également des effets bénéfiques sur l'industrie suisse d'exportation. De même, la demande intérieure devrait continuer à progresser modérément.

Etant donné le recul de certaines données importantes sur la conjoncture ces derniers mois, il est cependant probable que la croissance économique reste faible au premier semestre de 2005. Une telle évolution risque d'entraîner une perte de confiance de la part des entrepreneurs et des consommateurs qui, à son tour, influerait négativement sur la conjoncture. On se demande également si la faiblesse du dollar et l'envolée du prix du pétrole ont déjà fait sentir tous leurs effets ou si cela est encore à venir.

Eu égard à ces considérations, la Banque nationale a décidé, à la mi-mars, de laisser inchangé à 0,75% le Libor à trois mois. Cette décision a paru relativement évidente à la Direction générale dans la mesure où les perspectives en matière d'inflation pour l'ensemble de la période (trois ans) sur laquelle portent les prévisions se sont améliorées. Un relèvement des taux d'intérêt est donc moins urgent, et la marge de manœuvre à disposition pour continuer à soutenir la reprise de la conjoncture par une politique monétaire expansionniste, plus grande. Néanmoins, dès que le processus de reprise aura redémarré, la Banque nationale reprendra la normalisation de sa politique monétaire. C'est la seule manière d'assurer la stabilité des prix à moyen terme et d'éviter l'apparition de tout signe de surchauffe de l'économie.