Le long chemin menant au rétablissement de la confiance dans les marchés financiers

Jean-Pierre Roth, président de la Direction générale

Chambre de commerce Suisse-Etats-Unis, Zurich, 04.09.2002

Depuis plus d'une année, l'économie mondiale se trouve dans une situation difficile. L'activité économique a fléchi à la suite d'un fort mouvement de correction dans les dépenses d'investissement, mouvement qui a eu pour corollaire une perte de confiance du monde des affaires dans l'évolution de la conjoncture. Le chemin menant à une reprise conjoncturelle est assombri par la récente perte de confiance des investisseurs, qui trouve son origine dans les scandales - largement répercutés par les médias - des falsifications comptables. La confiance dans les marchés financiers et la conviction que les réglementations appropriées sont en vigueur et appliquées ont été érodées par ces développements.

Dans son exposé à la Chambre de commerce Suisse-Etats-Unis, le président de la Direction générale de la Banque nationale suisse, Jean-Pierre Roth, exprime sa certitude que les nouvelles réglementations qui seront adoptées permettront de rétablir la confiance dans les marchés financiers. Mais il est bien conscient qu'un consensus ne pourra être obtenu du jour au lendemain. Les entreprises doivent continuer à recourir aux capitaux que les investisseurs leur confient. Elles devraient ainsi rendre les marchés financiers plus performants et optimiser l'utilité que ceux-ci peuvent procurer à tous les membres de la société. Tant que les règles du jeu accordent plus d'importance aux gains à court terme qu'à des rentrées stables à plus long terme, l'incitation à induire les marchés en erreur par des manipulations restera grande.

Les investissements comporteront toujours des risques, et même les réformes à entreprendre ne pourront les éliminer. Les entreprises peuvent toutefois faire davantage pour améliorer la transparence et s'assurer que les risques sont correctement présentés dans leurs rapports. Pour les entreprises, mais aussi pour les politiciens et le public, il est du plus haut intérêt que les faiblesses de la législation ou des réglementations soient bien identifiées, ce qui contribue à rétablir la confiance des investisseurs.